Il y a deux bonnes raisons de s'attabler au restaurant Le Prieuré à Ambierle (42), d'abord pour très bien manger, ensuite pour admirer le magnifique prieuré à la toiture de tuiles vernissées qui se trouve juste à côté.
D'emblée, entre bois, pierre, verdure, parterre de caillous blancs et les 2 vertigineux cyprès de Provence, l'entrée du restaurant marque l'esprit tout comme le macaron Michelin (une étoile) qui s'impose en façade.
Le serveur, costumé, accueille les clients élégamment, discrètement. Le restaurant, à l'intérieur contemporain et au design épuré est chaleureux (moquette au sol, fauteuils rembourrés, lumière douce).
L'épouse du chef Thierry Fernandes, aimable et souriante, est au commande de la salle, présente quand c'est nécessaire et effacée le reste du temps, de quoi se sentir bien.
Avant de passer au menu choisi (L'ALTOME 49€ : entrée/plat/fromages/dessert), florilège d'amuse-bouche, à commencer par un excellent Pressé de foie gras et filet de caille, sauce tomate : superbe assiette dont le goût prendra toute sa valeur avec les petits légumes acidulés présents dans la gelée.
S'ensuit un classique Velouté de butternut, crémeux, savoureux, tellement exquis qu'on aimerait percer le secret de sa composition.
Et ce n'est qu'un début car l'entrée de "Cèpes, risotto arborio, crème de parmesan" atteint un niveau d'excellence qui en bouche un coin, dès la première fourchette.
Petite baisse de régime avec le "Boeuf de race charolaise français, jus à la truffe (+10€)" : pas spécifiquement surprenant. La cuisson était parfaite, le morceau de la boucherie Hervé Gonin à Renaison, de qualité mais l'assiette est sombre, peu présentable, les légumes, carottes et choux romanesco, de nouveau en accompagnement et le jus de truffe (peu reconnaissable), proche de la sauce présent dans le risotto.
Affinés par les caves Hervé et Laurent Mons à Saint Haôn Le Châtel, les fromages, judicieusement présentés dans une boîte en bois, offrent une palette dégustative irréprochable, une qualité exceptionnelle rarement vue en restauration. Le moelleux pain "maison" proposé au centre, issue d'une farine de maïs et concocté par le chef, est une très bonne association, tout en finesse.
Les 3 verres de vins rouges, chacun à 7€ (Côte roannaise Domaine Sérol Ouran 2020 / Saumur Champigny Beauregard Château de Briare 2018 / Saint-joseph Domaine du chêne Chavanay 2019) ont tous présenté un caractère, des arômes hors du commun pour des appellations aussi classiques.
La partie dessert "En 2 temps proposé de bouche à oreilles" commence avec une "Crème brûlée café noisette" pas vraiment esthétique (couleur et aspect) mais, là encore, la surprise est totale tellement le plaisir gustatif est grand.
Pour suivre : "Mille-feuille à la pistache" qui, entre pâte feuilletée (raffinée) et crème (onctueuse), propose un parfait équilibre.
Pour terminer, les petites douceurs de fin de repas, sans être originales, tout comme l'ensemble des desserts, font tout de même sensation, ne serait-ce qu'à travers cette gourmande pâte à tartelette, croquante et beurrée comme il faut.
Le restaurant Le Prieuré se démarque clairement de certains déjà très bons restaurants. Le célèbre guide ne s'est pas trompé, voyant en ce chef le petit plus qui fait la différence : mets et vins sélectionnés, cuisine classique et moderne, précise, fine, atteignant par-ci, par-là le summum. En salle, pas de chichi outre mesure, juste un lieu où s'exprime un certain "art" culinaire, formidablement représenté par Thierry Fernandes.
Bon appétit...
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